La médecine traditionnelle chinoise, vieille de plus de 2500 ans, est une médecine qui prend en compte l’être dans sa globalité mais aussi dans son environnement social et climatique. La principale qualité d’un médecin traditionnel chinois est son sens de l’observation et son raisonnement intelligent depuis le questionnaire jusqu’au diagnostic et au traitement. Lorsqu’on met un pied dans cette médecine ancestrale, on comprend très vite que notre vie ne suffira pas pour en faire le tour.
Dans les grands chapitres étudiés, le massage Tui Na fait partie intégrante du programme. En théorie, un patient qui se fait masser toutes les semaines ne devrait pas avoir besoin de faire appel aux aiguilles si l’on part du principe qu’avant le massage, l’observation de la langue et des pouls a été réalisé correctement et que le Tui Na répond aux déficiences et plénitudes du patient.
Si le massage ne suffit pas, le praticien va utiliser un panel d’outils tels que les aiguilles, les ventouses, la moxibustion, le marteau fleur de prunier, ou encore le Gua Sha.
En 1980, à l’âge de 5 ans, j’ai été soigné pour la première fois en acupuncture dans ma petite ville d’Alsace, de 16000 habitants à l’époque, par un kinésithérapeute. « Le monsieur qui pique », comme je l’appelais, venait de se former en Chine et dans l’une des premières écoles parisiennes. Sans le savoir, il avait planté la graine du « tout est possible si on se connecte à soi-même (…) ». Cet état de concentration permet de développer l’intention que le thérapeute doit mettre dans son geste, ce qui va décupler les effets recherchés. La compréhension du pouvoir de l’intention qu’on met entre les mains était là. Dès mon premier voyage professionnel en Chine, j’ai souhaité y rester 3 semaines de plus pour démarrer l’étude des fondamentaux en médecine traditionnelle chinoise.
Chantal Lehmann a eu son premier diplôme le 11 novembre 2005, après avoir suivi un cursus de 3 ans au Wah Har College, école de médecine traditionnelle chinoise de Hong Kong, donnant lieu à des séjours de plusieurs semaines ou mois.
Par la suite, je suis passée par deux écoles parisiennes et j’y ai fait la rencontre du professeur Li Jianzhong. Ce professeur nous a fait la démonstration de faire 20 pompes sur ses pouces à plus de 80 ans, pour nous faire comprendre la puissance capable de naître dans le corps et se répercuter au bout des doigts. Dans la clinique où il travaille, en Chine, il est capable de traiter jusqu’à 60 patients par jour et de soigner ou soulager des maux légers comme relativement graves.
Le professeur Li Jianzhong m’a décomplexé sur ma méthode de poncture, ce qui fait qu’aujourd’hui, je travaille « à la chinoise ».
J’ai terminé mes 4 années de perfectionnement à la médecine traditionnelle chinoise à Paris et obtenu mon diplôme à l’été 2020.