Chantal Lehmann

Ayurveda

Indonesie, 2013
Inde, 2014

Plus qu'un massage, un mode de vie

Les techniques de massage indiennes datent de 5000 ans et se transmettent de génération en génération comme dans la plupart des cultures, où chaque région a développé ses particularités.

On retrouve dans l’ayurvédique le Shirotchampi, l’Abhyanga, le Shirodhara et le Kalari Kaï Uzhichil, pour ne citer que les plus importants. Ces massages principalement constitués de frictions, de mouvements énergiques et énergétiques, nécessitent de la puissance et de l’agilité de la part du praticien (cf pratique du yoga).

Les séances ayurvédiques sont plus longues que dans les autres techniques du monde (en dehors du Lomi Lomi) car le corps a besoin de temps pour être réceptif à un vrai lâcher prise (50 minutes en moyenne pour détendre le système nerveux) et lancer les processus de détoxification du corps à travers les fluides. 

Les huiles de massage en ayurveda s’adaptent aux doshas. Le praticien va choisir parmi une sélection d’huiles thérapeutiques pour composer sa formule (amande, babuna, coco, ricin, sésame grillé, bois de santal, graines de brassica napus). L’utilisation de pochons d’herbes chauffés dans des bains de vapeur sont très souvent utilisés afin d’accélérer la détente musculaire grâce à la chaleur. 

L’approche est bien évidemment thérapeutique, et lorsqu’il est réalisé de façon authentique, on observe une rémanence sur plusieurs semaines.

L’apprentissage de l'ayurveda

par Chantal Lehmann

L’ayurveda est la dernière technique que j’ai explorée. La compréhension des besoins provient des manifestations du corps si on sait les écouter. L’ayurveda est aujourd’hui l’une de mes pratiques favorites car elle traite le corps dans la manière la plus complète qui soit.

J’ai commencé par découvrir le yoga à Bali en 2013, suite à un cancer du sein (mastectomie et chimiothérapie). J’ai eu la chance de rencontrer une femme extraordinaire : Lindsey Wise, professeure de yoga, diplômée en médecine ayurvédique et chamane, et à l’origine d’une communauté de femmes à Ubud.

L'ayurveda par le yoga

Lindsey est venue me montrer les portes de la guérison grâce au yoga, tous les jours de 7h à 9h du matin pendant 1 mois. La mastectomie peut représenter une cicatrice de 12-15 centimètres. Suite à une telle opération, les muscules du pectoral ont tendance à s’enrouler vers l’avant. Le corps se recroqueville dans une volonté de protection. Lindsey m’a enseigné toutes les techniques d’ouverture, d’étirements et de renforcements de la ceinture scapulaire en yoga.

En 2014, je me rends à Delhi avec l’envie de faire un vrai pancha karma (détox indienne exercée tous les 5 ans, sur 5 semaines, qui consiste à nettoyer tous les systèmes du corps). En expliquant mon parcours médical, le docteur ayurvédique m’a tout de suite arrêté en m’expliquant que je ne tiendrais pas le coup et devait revenir dans 5 ans. Une mini introduction à ce qui m’attendait s’imposait : des rendez-vous avec lui et un programme de prise de plantes, une série de massage à 4 mains au pochon d’herbes, et une pratique méditative. C’est là que j’ai eu une révélation sur le massage, notamment le Kalari Kaï Uzhichil. Il s’agit d’un massage très physiques au sol sur 3 heures dans lequel le massé et le masseur prennent des positions yogiques. Cette expérience m’a immédiatement donné l’envie de recevoir l’enseignement de ce massage. J’ai invité le professeur à passer 3 semaines de formation intense à Paris. 

L'ayurveda par l'alimentation

Lindsey m’a aussi expliqué l’importance de l’alimentation en fonction des dosha, que j’ai expérimenté et qui m’a permis de récupérer quatre mois de chimiothérapie plus rapidement qu’un sportif  de haut niveau. Mon corps s’est mis à rajeunir, à s’ouvrir, à s’assouplir. Ce voyage à Bali m’a permis une réconciliation avec mon corps, et à retrouver une mobilité qui s’est avérée bien meilleure qu’avant. Lindsey m’a fait prendre conscience que l’ayurveda est la science de la vie (sa signification en sanskrit : ayur, pour la vie et veda, pour la connaissance). Notre capacité à se réparer est en nous. Il suffit de travailler sur son auto-discipline et son auto-observation. 

L'ayurveda par les plantes

Le passage dans une clinique ayurvédique, en janvier 2014 à Delhi, a donné lieu à un entretien avec un docteur qui a élaboré un programme avec des plantes ayurvédiques, m’expliquant le bienfaits de chacune. L’approche est comparable à celle de la médecine traditionnelle chinoise, où une plante est capable d’apporter, d’enlever ou d’équilibrer de l’humidité, de la sécheresse, de la chaleur, du froid ou du vent. Cela m’a semblé logique et ça n’a fait que confirmer tout ce que j’avais commencé à explorer quelques années auparavant avec la MTC**. L’envie d’explorer et d’approfondir était née. C’est alors que je suis partie dans mon premier Ashram à Khajurâho en décembre 2013 – janvier 2014 (YTT 200 heures).

Pour la petite histoire…

Lindsey m’a également transmis le contact d’un réflexologue indonésien, Ketut, qui a fait 2 réflexologies par semaine avec un travail d’1 heure sur chaque pied. A l’issue de la 1ère réflexologie, mes urines étaient oranges. La détoxification du corps s’est faite en profondeur et depuis la terre et mes racines. Ketut m’a promis que mes urines seraient transparentes à la fin de mon séjour : pari tenu !

 

** Médecine Traditionnelle Chinoise.

Les autres techniques du monde

de Chantal Lehmann