Cette thérapie manuelle tout droit venue du Japon consiste en des pressions exercées à l’aide du pouce ou des mains, appelés tsubo. Le shiatsu est utilisé pour prévenir le stress, rétablir un équilibre sur le plan physique, émotionnel et psychique et pour favoriser les récupérations après un traumatisme.
Avant que le massage Shiatsu ne devienne une discipline réglementée au Japon et finalisée par un diplôme d’État, le Shiatsu, moyen naturel de soulagement et de détente, se pratiquait dans les bains publics, ou au sein des familles.
En 2000, je me suis installée à New York pour travailler avec une maison de Spas urbains. La propriétaire des lieux avait fait appel aux plus grands architectes et décorateurs et en avait fait des lieux d’une beauté à couper le souffle.
Les thérapeutes qui y travaillaient étaient tous remarquablement formés et on pouvait y recevoir toutes les techniques du monde. Aux Etats-Unis, il existe deux diplômes : le diplôme de « massage therapist », et celui d’esthéticienne (« facialist »). Dans la majorité des cas, on peut recevoir les soins correspondant à la technique en fonction du jour où le praticien travaille sur les lieux. Cela permet au propriétaire ou au prestataire d’économiser un temps de formation énorme étant donné le très fort turnover.
C’est à ce moment-là que j’ai découvert le Shiatsu. L’un des maîtres avait reçu une formation chez Ohashi Institute. Dans cette pratique, ce qui m’a attiré et intrigué, et en même temps que j’ai trouvé complétement logique en la voyant, c’est cette approche du corps, et parfois en corps à corps, au sol. Utiliser son propre corps (avec son poids et sa pression) pour exercer cet art, montre bien que dans ce savoir ancestral, l’ordre qui vient du corps nécessite le corps lui-même.
On comprend que le premier outil nécessaire dans cette pratique est d’entretenir, de savoir, d’apprendre et de maîtriser l’art d’entretenir son propre corps. Je me suis donc inscrite à l’école, poursuivi un cursus de quatre ans (présentiel et distance), et c’est le shiatsu qui m’a donné l’envie d’approfondir par la suite la médecine chinoise.
Plusieurs années après mon retour en France et mon atterrissage chez Sisley en tant que responsable de formation international et responsable des Spas et instituts, j’ai eu le plaisir de partir au Japon pendant plusieurs années d’affilées, et de suivre l’enseignement de maître Tatsumuro San dès 2004. A l’époque, il avait plus de 70 ans et était un maître traditionnel. Il vient d’une famille dans laquelle ce savoir-faire ancestral se transmet de génération en génération, comme dans beaucoup de familles. La puissance de son toucher m’a énormément appris, inspiré et permis d’expérimenter ce qu’on peut ressentir. Dans l’apprentissage, le fait de recevoir est tout aussi important que de donner, afin de comprendre ce qu’on doit transmettre. C’est ce qui m’a poussé à créer le Collège by Chantal Lehmann.
Chaque nouvelle formation tournait autour des systèmes du corps et de l’exploration de mes mains. Chaque session faisait l’objet d’une remise en question et le maître me poussait de plus en plus loin à l’intérieur de moi-même.
En octobre 2007, après 5 années d’allers-retours au Japon sur plusieurs semaines à chaque fois, j’obtiens mon diplôme de maître Shiatsu du Kimura Shiatsu Institute à Shibuya, à Tokyo.